Je savais bien que mon abandon à l’Ironman d’Hawaii allait laisser quelques traces. Pas physiques, mais mentales, celles qui vous remémorent ce rapport à l’échec, au doute, à l’incertitude de ce que vous entreprenez !
Samedi était l’occasion pour moi de remettre un dossard sur mon 1er Triathlon après mon éviction de Kona. L’Half Ironman de Lacanau est une épreuve que je connais bien pour l’avoir déjà disputé à deux reprises, et y avoir intégré un Top 5 en 2015.
C’est une épreuve très agréable en famille, d’autant plus quand la météo est de la partie. Le site de départ se situe dans un cadre estival sur le bord du Lac de Lacanau au village Moutchic. Alors quand il y a 3 mois je m’inscris à cette course, c’est pour pouvoir concilier WE en famille et accrocher un dossard en mode revanchard.
Mais depuis les pépins physiques se sont accumulés, notamment à cause d’une blessure au pied gauche, qui m’obligea à m’éloigner une vingtaine de jours des bassins de Nat et de tout entrainement en CàP. A tel point qu’à une semaine de ma première échéance de la saison je me demandais même, si j’allais pouvoir prendre le départ.
Samedi 6 Mai, engouffré dans ma combinaison de natation, lunettes visées sur la tête, index droit sur le Start de ma montre, je suis bien aligné sur la plage parmi les 600 Triathlètes au départ de cette course aux ordres du départ … mais pour une fois le but ne sera pas d’aller chercher « une » performance, mais « ma » performance ! Cette motivation qui anime une grande partie des concurrents présents au départ, est une première en Tri pour moi. Donc pas de pression d’effectuer un bon départ, de bien se placer sur la ligne, ou de faire des transitions les plus rapides possibles … non l’idée est bien de boucler cette ligne d’arrivée qui m’attend dans un peu plus de 4 heures !
Je sais ma cheville délicate, et boucler ce triptyque serait déjà une véritable satisfaction … « tu ne vas quand même pas abandonner toutes tes courses papa !!! » … Grrr, non je ne vais pas.
Alors, hormis le vélo (je ne pouvais pas, non plus, tout lâcher !) la nat et la CàP auront été en gestion constante, avec une seule idée en tête « fait ta course, ne te laisse pas griser par l’évènement, occulte les concurrents qui t'entourent et focalise toi sur ton effort. Cela demande une certaine constante et également une certaine sagesse pour moi, que je n’avais pas l’habitude d’appliquer durant mes compèts. Mais cela procure aussi plus de plaisir en savourant l’évènement (les ravitos aussi), en appréciant et partageant les encouragements des uns avec les autres … bref le plaisir de faire du sport en mode « FINISHER » comme des centaines d’athlètes est une nouvelle notion qui mène à ma satisfaction du jour … mais promis, un jour j’y reviendrai (sic) !!!